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Gestion des surfaces d’attaque : comprendre, analyser et sécuriser les actifs numériques

par | 24 Fév 2025

Avec l’essor du cloud, la généralisation du télétravail et la multiplication des interconnexions entre systèmes, les entreprises voient leur surface d’attaque s’étendre de manière préoccupante. Qu’il s’agisse d’adresses IP publiques, de services cloud, d’objets connectés ou d’applications tierces, les points d’entrée potentiels pour les cybercriminels se multiplient à mesure que l’environnement numérique devient plus complexe. Dans ce contexte, la gestion anticipative des surfaces d’attaque – ou Attack Surface Management (ASM) – apparaît comme un levier essentiel pour protéger les réseaux et les données sensibles.

Une démarche proactive plutôt que défensive

L’ASM repose sur une approche proactive qui vise à identifier, analyser et surveiller les vulnérabilités informatiques en se mettant dans la peau d’un attaquant. Au lieu d’attendre les failles, les équipes de sécurité tentent de les détecter en amont et d’évaluer, en temps réel, les risques associés à chaque actif numérique. Cette stratégie va au-delà d’un simple audit technique : elle inclut également les risques humains, comme les mauvaises configurations, l’utilisation de mots de passe peu robustes ou l’absence de mises à jour de sécurité. Autant de portes d’entrée souvent négligées, mais régulièrement exploitées par les cybercriminels.

Les atouts d’une surveillance continue

Au cœur de cette démarche, la surveillance en continu joue un rôle crucial. Cette vigilance permanente permet de repérer rapidement l’émergence de nouvelles failles, qu’elles proviennent d’une vulnérabilité logicielle récemment dévoilée ou de la mise en ligne involontaire d’un serveur par un service métier. L’enjeu est de déceler et de corriger ces brèches avant que des acteurs malveillants ne les repèrent.

Plusieurs techniques et outils s’inscrivent dans ce dispositif, comme les scans de vulnérabilités, qui automatisent l’identification des failles courantes, ou les tests de pénétration, plus poussés, qui simulent des cyberattaques réelles. On voit également se développer des plateformes intégrant l’IA et le machine learning afin de traiter un plus grand volume d’informations et de détecter avec davantage de précision les menaces émergentes.

De nouvelles obligations réglementaires

Si la gestion de la surface d’attaque répond à une logique sécuritaire, elle est aussi encadrée par des réglementations exigeantes. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), la directive NIS2, la norme ISO 27001 ou encore le règlement DORA pour le secteur financier imposent des mesures strictes en matière de confidentialité et d’intégrité des données. Pour rester en conformité, les entreprises doivent à la fois démontrer leur capacité à réduire leur exposition aux risques et à réagir promptement en cas de problème. Les audits réguliers, menés par les autorités ou par des organismes tiers, obligent donc les organisations à affiner leurs protocoles de sécurité et à documenter chacune de leurs actions de manière rigoureuse.

Complémentarité avec d’autres stratégies de cybersécurité

L’ASM s’inscrit dans un écosystème plus large, où différentes approches de cybersécurité se combinent pour mieux protéger les infrastructures. Le concept de Zero Trust, par exemple, repose sur une défiance systématique à l’égard de toute connexion, tandis que l’approche CARTA (Continuous Adaptive Risk and Trust Assessment) consiste à réévaluer en continu le niveau de confiance accordé aux utilisateurs et aux systèmes. De même, le Threat Hunting (recherche proactive de menaces) s’avère complémentaire en traquant les signaux d’attaque à l’intérieur même du réseau. L’alliance de ces méthodologies permet de bâtir une défense en profondeur, capable de mieux encaisser les chocs en cas de faille.

Des enjeux spécifiques selon les secteurs

Les défis liés aux surfaces d’attaque ne sont pas identiques d’un secteur à l’autre. Dans la finance, très réglementée, les entreprises doivent protéger leurs API et leurs transactions, tout en se conformant à des règles comme PSD2 ou DORA. Dans la santé, les contraintes portent sur la sécurité des données médicales et la certification HDS (Hébergement de Données de Santé). Enfin, l’industrie se trouve confrontée à une multiplication des objets connectés et des systèmes de contrôle (SCADA, OT/ICS), de plus en plus ciblés par des attaques visant directement les process de production.

La place centrale du facteur humain

Bien qu’il repose en grande partie sur la technologie, l’ASM ne peut ignorer la dimension humaine. Dans bien des cas, c’est l’erreur humaine qui ouvre la voie à une intrusion, ne serait-ce qu’à travers un clic maladroit sur un courriel frauduleux. C’est pourquoi la sensibilisation des collaborateurs à la cybersécurité reste un pilier incontournable : former les employés à détecter des tentatives de phishing, encourager la remontée de signaux faibles, instaurer une politique de gestion des accès… Autant de mesures capables de réduire significativement la surface d’attaque.

Une évolution continue, portée par l’IA

À mesure que la transformation numérique se poursuit, les solutions d’ASM se perfectionnent et tendent à s’interconnecter avec d’autres briques de la cybersécurité comme les plateformes SIEM (Security Information and Event Management) ou les systèmes d’automatisation (SOAR). L’objectif : créer un écosystème de sécurité hyper réactif, capable de prédire les menaces et de les contenir avant qu’elles ne provoquent des dommages conséquents. L’IA et le machine learning joueront sans doute un rôle déterminant pour analyser des volumes de données toujours plus massifs et adapter les défenses en temps réel.

Anticiper pour mieux se protéger

Face à l’explosion du numérique, la gestion de la surface d’attaque n’est plus un simple luxe, mais un passage obligé pour toute organisation soucieuse de sa pérennité. Qu’il s’agisse de protéger la réputation de l’entreprise, de se conformer à des réglementations strictes ou de préserver des données hautement sensibles, l’enjeu est désormais de prévenir plutôt que guérir. Dans un contexte où les menaces ne cessent de se sophistiquer, cette approche anticipative s’impose comme un atout stratégique majeur pour renforcer la résilience de nos infrastructures numériques et maintenir la confiance des clients et des partenaires.

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