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La zone grise des sous-traitants, création d’un référentiel par la CNIL

par | 2 Jan 2025

Les sous-traitants jouent un rôle central mais parfois ambigu dans la protection des données personnelles. Ils sont indispensables aux processus des systèmes d’information, tout en représentant des risques potentiels de sécurité. Les failles liées à ces tiers sont souvent au cœur des cyberattaques majeures, avec des conséquences graves comme des vols de données, des pertes financières et des atteintes à la réputation des entreprises concernées. Pour clarifier ces zones d’incertitude et renforcer les protections, la CNIL a lancé un projet de référentiel de certification RGPD pour les sous-traitants, actuellement soumis à consultation publique.

Qui sont les tiers dans le cadre du RGPD ?

Dans le domaine de la protection des données personnelles, un tiers, souvent identifié comme un sous-traitant, désigne toute entité externe à l’entreprise ou au responsable de traitement, intervenant pour effectuer des opérations sur les données personnelles pour le compte de ce dernier. Cela peut inclure des prestataires de services IT, des hébergeurs cloud, des agences marketing ou encore des entreprises spécialisées dans la gestion des ressources humaines. Bien que leur rôle soit essentiel, ils restent soumis aux instructions du responsable de traitement et doivent démontrer leur conformité avec les exigences du RGPD.

Le rôle clé des sous-traitants dans la protection des données

Historiquement, les sous-traitants ont été considérés comme des acteurs secondaires dans la protection des données personnelles. Cependant, avec la multiplication des cyberattaques sophistiquées, leur rôle a été réévalué. Le RGPD impose aux responsables de traitement de s’assurer que leurs sous-traitants respectent des normes de sécurité élevées. Ce besoin est amplifié par la complexité des chaînes d’approvisionnement numériques, où une faille mineure peut se transformer en un incident majeur, affectant des millions d’utilisateurs.

Les grands principes du référentiel

Le référentiel proposé par la CNIL repose sur des critères exigeants pour garantir la conformité des sous-traitants. Parmi ces critères, on retrouve :
  • Cartographie des flux de données : les sous-traitants doivent identifier précisément les flux de données qu’ils gèrent, y compris les transferts hors de l’Union européenne.
  • Mesures de sécurité : une documentation rigoureuse est requise pour détailler les protections techniques et organisationnelles mises en œuvre, comme le chiffrement des données et l’authentification multifacteur.
  • Gestion des sous-traitants ultérieurs : la transparence sur les partenaires impliqués est essentielle, tout comme la mise en place de clauses contractuelles spécifiques.
  • Analyse d’impact : Les sous-traitants doivent réaliser ou contribuer à des analyses d’impact sur la protection des données pour évaluer les risques liés aux traitements qu’ils effectuent.

Les bénéfices pour les entreprises

Cette certification apporterait plusieurs avantages aux entreprises :
  • Confiance renforcée : les responsables de traitement pourront choisir leurs partenaires avec une meilleure assurance de leur conformité.
  • Réduction des risques : en imposant des standards élevés, les risques liés aux fuites de données et aux cyberattaques sont diminués.
  • Harmonisation des pratiques : la certification offrirait un cadre commun pour les sous-traitants, facilitant ainsi la collaboration entre acteurs européens.

Les défis de la mise en œuvre

Malgré ses avantages, la certification soulève des questions pratiques. Les coûts associés pourraient être prohibitifs pour les petites entreprises. De plus, la complexité des chaînes de traitement rend parfois difficile l’application uniforme des critères. Une consultation publique, ouverte jusqu’en février 2025, permet aux parties prenantes d’exprimer leurs préoccupations et suggestions pour affiner le référentiel.

Un projet aux ambitions internationales

Ce projet de certification pourrait devenir une référence mondiale au-delà des frontières européennes. En structurant les relations entre responsables de traitement et sous-traitants selon des normes rigoureuses, il renforcerait la position de l’Europe comme leader en matière de protection des données tout en établissant un exemple à suivre à l’international.
En clair, ce référentiel représente une opportunité majeure pour sécuriser les environnements numériques. En responsabilisant les sous-traitants, il contribue à prévenir des crises qui pourraient avoir des répercussions mondiales. Les prochains mois seront décisifs pour mesurer l’engagement des parties prenantes et l’impact à long terme de cette initiative sur le paysage numérique.

 

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