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Les risques cachés du SaaS et du Shadow IT : le guide complet pour comprendre et maîtriser vos usages numériques

Comprendre vos usages numériques pour réduire les risques invisibles du SaaS et du Shadow IT.

Comprendre le défi : un SI qui s’étend au-delà de l’entreprise

Le SaaS a profondément transformé la manière dont les organisations utilisent le numérique. Il a simplifié l’adoption d’outils modernes, accéléré les projets et réduit les contraintes d’infrastructure. Mais il a aussi introduit une nouvelle réalité : une partie du système d’information n’appartient plus entièrement à l’entreprise.

Dans un monde où chaque collaborateur peut créer un compte en quelques minutes et adopter un outil sans validation interne, le SI se fragmente. Des applications externes s’ajoutent sans cohérence, sans contrôle, parfois même sans que la DSI n’en ait connaissance. C’est la naissance du Shadow IT : un système d’information parallèle, silencieux, et souvent invisible.

Le SaaS n’est pas un risque en soi. Le risque naît de ce que l’on ne voit pas, ne contrôle pas, ou ne comprend pas. Et c’est ce qui fait du SaaS un enjeu stratégique pour la sécurité.

Pourquoi le SaaS échappe au modèle classique du système d’information

Dans un SI traditionnel, l’entreprise contrôle : les serveurs, les accès, l’authentification, la sauvegarde, la maintenance, la fin de vie, les interdépendances.

Dans un SI SaaS, ce contrôle est fragmenté. L’infrastructure appartient au fournisseur. La sécurité dépend du prestataire. Les données résident dans un environnement tiers. L’administration change de modèle. Le cycle de vie n’appartient plus à l’organisation.

Ce glissement crée une zone grise :
les entreprises utilisent de plus en plus de services dont elles n’ont ni la maîtrise technique, ni la pleine visibilité, ni les garanties opérationnelles qu’elles exigeraient de leurs propres environnements. La compréhension de ces zones grises est le premier pas vers une gestion maîtrisée des risques SaaS.

Shadow IT : le risque le plus sous-estimé des organisations modernes

Le Shadow IT n’est pas un acte de malveillance. Il naît d’un besoin opérationnel immédiat : un collaborateur cherche un outil simple, rapide, efficace, et l’adopte sans passer par les circuits habituels.

Le problème n’est pas l’outil en lui-même. Le problème réside dans :

  • l’absence de conformité RGPD ou NIS2
  • l’absence de maîtrise des données
  • le stockage non autorisé de documents sensibles
  • l’utilisation de comptes personnels
  • l’absence de MFA
  • des politiques de conservation inconnues
  • des conditions contractuelles opaques
  • des failles potentielles impossibles à anticiper

Dans beaucoup d’organisations, le Shadow IT représente plus de 30 % des outils réellement utilisés. Ce chiffre grimpe encore dans les équipes commerciales, marketing, RH ou projets.

Identités non humaines et explosion des clés API : un risque invisible

Avec le SaaS se développe une nouvelle complexité :
les identités non humaines (NHIs), c’est-à-dire :

  • clés API
  • jetons d’accès
  • comptes de service
  • interconnexions automatisées
  • scripts
  • intégrations low-code / no-code

Ces identités ne sont pas visibles dans l’Active Directory. Elles ne sont pas gérées par l’IAM historique. Elles ne passent pas par les contrôles habituels. Elles ne suivent aucune politique de rotation, de révocation ou de surveillance. Elles constituent aujourd’hui l’une des sources les plus fréquentes de compromission dans les environnements SaaS. Un simple jeton oublié dans un repository ou un connecteur automatisé mal configuré peut exposer une quantité massive de données, sans que l’organisation ne s’en rende compte.

Le modèle de responsabilité partagée : souvent mal compris

Le SaaS repose sur un principe fondamental : le fournisseur sécurise l’infrastructure, mais l’entreprise sécurise l’usage. Dans les faits, ce principe est souvent mal compris. Beaucoup d’entreprises pensent que la sécurité est “incluse” dans le SaaS. Ce n’est pas le cas.

  • Le fournisseur garantit :
  • la disponibilité du service
  • la sécurité de son architecture
  • la conformité technique générale

Mais il ne garantit jamais :

  • la configuration correcte des comptes
  • la gestion des accès
  • l’activation du MFA
  • la protection des données sensibles
  • la suppression des comptes orphelins
  • la bonne utilisation de l’outil
  • la conformité interne
  • la qualité des intégrations
  • la gouvernance des droits

Une erreur de configuration dans un environnement SaaS est aujourd’hui l’une des premières causes de fuite de données.

Cartographier les usages SaaS : un exercice délicat mais indispensable

Le premier défi du SaaS n’est pas technique. Il est épistémologique : l’entreprise ne sait pas ce qu’elle utilise réellement. La cartographie des usages SaaS répond à trois questions simples :

  • Quels outils officiels sont utilisés ?
  • Quels outils officieux, non déclarés, complètent les usages internes ?
  • Quels flux de données circulent entre ces outils et les systèmes internes ?

Cette cartographie doit se faire :

  • par entretiens
  • par analyse des achats (cartes bancaires, abonnements individuels)
  • par inspection des logs proxy / firewall / CASB
  • par audit des usages collaboratifs
  • par observation des flux entrants et sortants

Elle révèle presque toujours des surprises : des outils inconnus de la DSI mais critiques pour les équipes terrain ; des applications contenant des données sensibles ; des interconnexions non maîtrisées avec des services tiers.

Les erreurs de gouvernance les plus fréquentes dans le SaaS

Le SaaS fonctionne bien… jusqu’au jour où il fonctionne trop bien. Lorsque l’adoption devient massive et incontrôlée, les risques émergent :

  • Absence de processus de validation des SaaS
  • Multiplication des comptes administrateurs
  • Utilisation de comptes personnels pour des usages professionnels
  • Dépendance excessive à un seul fournisseur
  • Absence de politique de suppression ou rotation des identifiants
  • Aucune revue régulière des droits
  • Absence de sauvegarde indépendante
  • Pas de plan de continuité spécifique au SaaS
  • Absence de contrat clair incluant la réversibilité

Ces erreurs sont fréquentes, y compris dans les organisations matures, car le SaaS contourne naturellement les modèles de gouvernance traditionnels.

Sécuriser le SaaS : une approche progressive et réaliste

Sécuriser le SaaS ne signifie pas revenir à un SI fermé. Cela signifie construire une gouvernance raisonnable et proportionnée :

  • inventorier les usages réels
  • classer les SaaS en fonction des données qu’ils traitent
  • imposer le MFA partout où c’est possible
  • réduire drastiquement les comptes administrateurs
  • contrôler les interconnexions
  • appliquer le principe du moindre privilège
  • surveiller les identités non humaines
  • créer un processus d’onboarding / offboarding cohérent
  • vérifier les journaux et les accès sensibles
  • préparer un plan de réversibilité et d’extraction des données

Une sécurité SaaS efficace ne repose pas sur des interdictions, mais sur une compréhension fine des usages et des risques.

Shadow IT : l’accompagner plutôt que le combattre

Le Shadow IT n’est pas un ennemi. Il révèle ce que les collaborateurs cherchent à accomplir sans en avoir les moyens officiels. Il montre les manques, les lenteurs, les rigidités internes. Le combattre frontalement est contre-productif.

L’objectif doit être :

  • d’identifier le Shadow IT
  • de comprendre pourquoi il existe
  • d’intégrer les usages légitimes dans les environnements officiels
  • de proposer des alternatives conformes
  • de sécuriser sans entraver

C’est une approche d’accompagnement, pas une approche punitive.

Pourquoi les risques SaaS sont un enjeu stratégique durable

Le SI de l’avenir sera en grande partie externalisé. Le SaaS ne va pas disparaître ; il va s’étendre, se diversifier, se complexifier. Les organisations qui ne maîtrisent pas leurs usages SaaS s’exposent à :

  • des risques juridiques
  • des risques financiers
  • des risques contractuels
  • des risques d’interruption d’activité
  • des risques de fuite de données
  • des risques de dépendance fournisseur
  • des risques de perte de contrôle organisationnel

La maîtrise du SaaS n’est pas seulement un enjeu technique. C’est un enjeu de gouvernance moderne.

Maîtriser le SaaS, c’est maîtriser son avenir numérique

Le SaaS permet aux organisations d’avancer vite. Le Shadow IT montre où elles avancent trop vite. La cartographie des usages révèle où elles avancent sans voir. Comprendre, sécuriser et gouverner le SaaS n’est pas un luxe. C’est une compétence stratégique, un marqueur de maturité, et une condition essentielle pour préserver la cohérence d’un système d’information moderne. Le SI de demain sera hybride, distribué, interconnecté. La question n’est pas de savoir si la transformation est inévitable. La question est de savoir si elle sera maîtrisée.

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FAQ – Risques SaaS & Shadow IT

Pourquoi le SaaS échappe-t-il au modèle classique du système d’information ?
Parce que l’entreprise ne maîtrise plus l’infrastructure, ni les couches techniques liées aux applications utilisées. Le SaaS est opéré par des fournisseurs externes, avec des dépendances, des flux et des identités souvent invisibles pour les équipes internes.
En quoi le Shadow IT représente-t-il un risque majeur pour les organisations ?
Il introduit des outils non validés, expose des données sensibles, crée des canaux de communication non maîtrisés et augmente la fragmentation du SI. Il génère une surface d’attaque largement sous-estimée.
Pourquoi les identités non humaines et les clés API sont-elles devenues un point faible du SaaS ?
Elles ne sont pas visibles dans les outils classiques de gestion des accès, ne passent pas par les processus RH et peuvent créer des accès persistants et non supervisés. Un mauvais usage de clés API peut exposer des données critiques.
Comment reprendre le contrôle des usages SaaS sans brider les équipes ?
En cartographiant les usages, en classant les risques, en définissant un périmètre d’outils approuvés, en contrôlant l’identification, en surveillant les activités et en accompagnant plutôt qu’en sanctionnant. Une approche proportionnée est indispensable.